• Devant les plaintes réitérées des parents, il ne reste qu'une issue : isoler Bertrand dans l'une des tourelles du manoir.

    Sa dernière incartade est si grave qu'il est consigné quatre mois durant sans recevoir d'autre visite que celle de la chambrière chargée de lui apporter ses repas quotidiens.

    Mais la solitude lui est si pesante qu'un soir, dissimulé derrière la porte de sa "geôle", il guette l'arrivée de la servante, bondit sur elle, lui arrache la clé, l'enferme à double tour, puis, dévalant l'escalier, se faufile dans la campagne sans se faire remarquer. Non loin de là, un homme de peine de son père est occupé à labourer à l'aide d'une charrue tirée par deux chevaux. Bertrand s'approche, se jette sur l'attelage, détache une des juments, l'enfourche, talonne vigoureusement la bête, galopant ainsi d'une traite jusqu'à Rennes, sans selle ni brides, sur un cheval déferré, dans l'espoir d'être reçu chez son oncle Bertrand du Guesclin, Seigneur de Vauruzé. Lorsque sa tante, Tomasse Le Blanc, voit arriver cet énergumène crotté, fourbu, juché sur une jument de labour, elle manque défaillir. Comprenant que son neveu vient de commettre quelque vilaine escapade, elle lui réserve un accueil plutôt glacial. Sans doute, même, l'eut-elle renvoyé à la rue dès le lendemain, après de sévères remontrances, si le Seigneur de Vauruzé n'était intervenu en sa faveur. Celui-ci a écouté Bertrand avec un sourire indulgent.

    – Il faut bien que jeunesse se passe, dit-il, en se tournant vers dame Tomasse. Ces folies cesseront avec l'âge, et je trouverais bon qu'il demeure auprès de nous pour en faire mon élève. Ce Bertrand a tant de flamme qu'il peut devenir un grand capitaine si on le laisse suivre le penchant qu'il a pour les armes.

    Il en est ainsi fait. Tandis que dame Tomasse s'efforce de canaliser la prodigieuse énergie de son neveu en direction du bien, le Seigneur de Vauruzé l'initie au maniement des armes et l'entraîne dans de harassantes chevauchées qui tannent les fesses et trempent la volonté.

    Jamais élève ne fut aussi attentif à de semblables études !

    Bertrand va demeurer près d’un an chez son oncle et sa tante. A aucun moment, il ne leur causera de désagrément, tant est grande sa reconnaissance. C’est en effet, la première fois qu’on s’occupe de lui avec tant de bonté.


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  • Sceau de Bertrand du Guesclin -

     


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  •  

    1968

    1961


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  •      La miniature ci-dessus, tirée des "Croniques" de Le Baud, a trait à un événement de 1375 et à une forteresse de Bretagne aux mains des Anglais, Derval en pays Nantais. On y voit, à droite Du Guesclin qui fait décapiter trois otages. En représailles, le capitaine anglais Robert Knolles, qui refuse de rendre la place au jour dit, fait exécuter trois prisonniers au sommet des murs et précipiter les corps dans les douves. Du Guesclin leva alors le siège. Chargé de réduire tous les châteaux forts de Bretagne, il n'échoua que deux fois: ici et à Brest.


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  • Bertrand du Guesclin ne peut supporter de voir sa Bretagne offerte en pâture aux soudoyers Anglais. Ecuyer sans fortune, prisonnier de la trêve, encouragé peut-être en sous-main par Jeanne de Penthièvre, il poursuit dans la clandestinité une guerre de partisans.

    C’est ainsi qu’entouré d’une soixantaine de compagnons, il sévit dans la forêt de Brocéliande. Cette forêt, il la connaît bien. Enfant, déjà, il s’y faufilait, intrépide, avec quelques garnements de la Motte-Broons. Ses compagnons, il ne les a pas choisis fortunés. Ce ne sont pas là chevaliers ou écuyers; comment les paierait-il ? Non, ce sont d’humbles paysans, amis d’enfance pour la plupart, habitué à se contenter de peu.

    Ils vénèrent leur chef et détestent l’Anglais, mais quelque monnaie tintant dans leur escarcelle est de nature à maintenir le moral des troupes.

    Comment se procurer de l’argent ?

    Un jour, Bertrand chevauche une robuste jument habituée aux âpres travaux des champs. Suspendue au coup du jeune breton, une hache énorme; à sa taille une lourde épée et une taloche, bouclier de ce temps. Derrière lui, essoufflé, trottine Orriz, son valet.

    – Sire, proteste celui-ci, sachez que je n’irai pas à pied bien longtemps. Si je n’ai pas sans tarder un cheval, un mulet ou une jument, je vous quitterai sans cérémonie.

    – Paix, réplique Bertrand en arrêtant sa monture pour mieux tendre l’oreille. Je te jure que si je ne meure pas, tu auras brièvement un cheval.

    Habitué à la forêt, il a entendu, venus de loin, des bruits de sabots et des cliquetis d’armures. Trois cavaliers apparaissent bientôt devant lui. A son équipement, Bertrand reconnaît un chevalier anglais, armé de pied en cap. Un écuyer le suit, tandis qu’un valet, juché sur une bête de somme chargée de bagages ferme la marche.

    Trois contre deux ! Bertrand n’hésite pas. Il se fait reconnaître. Eperonnant sa monture, le chevalier court sur le breton, lance baissée. Bertrand esquive l’assaut. Sa hache tranche l’espace, sépare la lance en deux tronçons et se relève vivement pour s’écraser sur le bassinet de l’anglais qui vide les étriers et s’écroule sur le sol, étourdi.

    Voyant son maître en danger, l’écuyer se jette à son tour sur Bertrand qui a mis pied à terre et esquive une fois encore. Un coup de hache sectionne le bras de l’écuyer; un second fracasse la tête du cheval, un troisième décolle le chef de son infortuné adversaire.

    S’approchant du chevalier, toujours étourdi sur le sol, il l’achève, sans plus de façon, d’un magistral coup d’épée dans la poitrine.

    S’avisant alors que le valet, aux prises avec Orriz, cherche à fuir sur son cheval de somme, il enfourche le destrier du mort, rattrape le fuyard, lui fend le crâne et s’approprie le butin qu’il s’efforçait de sauver.

    Sans un regard pour celui qu’il vient d’éliminer, Bertrand chausse les éperons d’ors fins du chevalier, revêt son armure puis, chevauchant leurs nouvelles montures, les deux hommes s’éloignent au galop, emmenant avec eux leur trésor de guerre.

    En le voyant revenir chargé d’argent et de bijoux, ses compagnons acclament du Guesclin avec enthousiasme. Les voilà pour un temps à l’abri du besoin. Ils vont pouvoir rajeunir leurs armes, leurs cottes de maille, envisager peut-être de plus éclatants combats.


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  •   Un obscur petit baron breton nous est présenté par les manuels scolaires comme un grand militaire ayant eu de la promotion à cause de ses hauts faits de guerre. Le Roi l'a nommé Connétable (1370), le plus haut grade militaire correspondant à Général en chef des Armées de l'époque. Ce n'est pas rien... Puis, la politique a repris la place. On a renvoyé le Connétable dans ses foyers bretons et démobilisé les hommes de troupe. Ce sont eux qui, désoeuvrés, vont constituer les trop fameuses bandes armées qu'on appelle les "Grandes Compagnies" et qu'on nous présente comme des soudards et des brigands qui pillaient les campagnes de France, attaquant châteaux et domaines seigneuriaux.

        Comme notre Connétable de Bertrand s'ennuyait ferme en Bretagne, et que les grandes compagnies dérangeaient le paysage politique, on eut l'idée de demander à Du Guesclin de les chasser du pays. Ce qu'il s'empressa de faire, mais bizarrement, pas du tout de la manière brutale qu'on lui attribue un peu facilement. Il négocia avec les chefs, prit leur tête et les emmena jusqu'en Provence, en Languedoc et pour finir en Espagne !

       Là, il manqua de chance et fut fait prisonnier par Pierre de Castille, en lutte contre Henri de Trastamarre. Mais ce dernier ne savait à quel hauteur fixer la rançon du héros français. C'est donc le rançonné, Du Guesclin, qui la fixa DE LUI-MÊME à une hauteur énorme, estimée, nous fait-on ordinairement valoir, en proportion de sa vanité !...

         Voilà une manière bien étrange de considérer un personnage qui force l'admiration quant à son courage militaire mais qui déçoit énormément sur le plan humain par sa vanité incroyable ! Il ne m'était pas vraiment sympathique depuis mon enfance à cause de cela, jusqu'à ce qu'un passage d'un livre de Fabré-Palaprat, auteur d'un "Manuel des chevaliers du Temple" (et initiateur d'un ordre néo templier sous Napoléon) fasse que, d'un coup, ma perspective a changé : ***    Ç a, c'était la présentation habituelle des évènements... Celle que les hagiographes attitrés des princes régnant depuis cette époque nous ont léguée, c'est-à-dire celle qui arrangeait leurs maîtres.
    Voici la mienne ! Ce n'est qu'une hypothèse bien sûr puisque les récits officiels ne la confirment pas et pour cause... Pourtant...
    On peut se poser des questions... Beaucoup de questions !... Car ce comportement vaniteux ne "cadre" pas avec le personnage ni avec ses actions. Et s'il y avait une autre explication ? Un autre angle de vision ?

        D'après Bernard Fabré-Palaprat ("Manuel des chevaliers de l'Ordre du Temple", et si on peut se fier à son tableau), Bertrand Du Guesclin était LE Grand-Maître du Temple, Ordre subsistant clandestinement en France un demi-siècle après son abolition officielle par Philippe le Bel et Clément V (mais rétabli complètement dès le pape suivant partout ailleurs). Cet Ordre du Temple perdurait donc tout à fait ouvertement en Espagne et au Portugal par exemple sous des noms voisins ou encore en Ecosse, en Italie, en Autriche, etc...

        S'il est vrai que Du Guesclin fut le Maître du Temple, ça signifie que les templiers avaient pris le parti français, contre l'Anglais, dans cette "Guerre de cent ans". (De nombreuses sources mentionnent cette possibilité évoquée également dans la tablée 15 sur Jeanne d'Arc). Dans cette hypothèse, les troupes qui le suivaient étaient sans doute commandées par des capitaines eux-mêmes souvent cadets de familles nobles et probablement templiers ou sympathisants.
        Or quand la compromission politique reprit le pas sur la lutte contre l'Anglais et que le Connétable fut renvoyé dans sa baronnie, ces troupes furent livrées à elles-mêmes, leur Chef charismatique n'étant plus là... Peut-être n'étaient elles pas d'accord avec la tournure politique des choses ? En tous cas, elles se montraient parfaitement insensibles aux ordonnances royales (1373 et 1374) !
    Quand on demande à Bertrand de les chasser hors du royaume, il ne les "chasse" pas ! Etrange !... Alors qu'il a déjà été "victime d'un rançonnage" (?) en 1360 de la part de ces "routiers", il négocie avec les chefs et se met à leur tête pour les emmener jusqu'en Espagne. En Espagne où, comme on vient de le voir, les templiers vivaient au plein jour... N'y avait-il pas une connivence cachée entre elles et Du Guesclin et n'est-ce pas proprement incroyable autrement ?

        Quels arguments employa-t-il pour parvenir à les raisonner ? Comment ces "Grandes Compagnies" tant redoutées accèptèrent elles de suivre si docilement Du Guesclin pour aller combattre avec lui en Espagne pour Henri de Trastamarre contre Pierre 1er (lequel avait passé une alliance avec le "Prince Noir" d'Aquitaine (anglais) ? L'influence templière est encore là, bien présente au XIVe siècle !... N'aurait-ce point été là la véritable raison de leur soumission sans combat à Bertrand ?

       Quant à la rançon fabuleuse énoncée par Bertrand lui-même à son aimable géolier espagnol Pierre 1er le Cruel, vue dans cette optique, il pourrait bien s'agir de toute autre chose...
       Comment un homme connaissant aussi bien la terre et la pauvreté des provinces de l'époque, les famines qui y régnaient régulièrement depuis la disparition des domaines du Temple, comment aurait-il pu exiger du royaume une somme aussi démesurée pour satisfaire son orgueil ? N'est-ce pas là une chose qui choque venant d'un tel héros ? Pourtant, c'est bien ce qu'on explique à nos chères têtes blondes des cours moyen 2e année, qui se forgent du coup une idée très péjorative de notre héros national, orgueilleux et vaniteux comme on n'imagine pas...
        Le plus incohérent dans ce raisonnement, c'est que le peuple cotise, se mobilise pour payer la rançon du héros... Il n'aurait pas fait ça pour son roi ! Encore moins pour un homme qu'il n'aurait pas eu en grande estime. On est donc obligé de se poser des questions...
      Le peuple aurait-il tellement aimé un homme vaniteux et orgueilleux ? Le peuple n'est pas fou. Les gens sentent ces choses là, même sans rien comprendre à la politique, et nos ancêtres n'étaient pas moins intelligents que nous. Moins informés peut-être...
      A moins que...
       A moins que contrairement à la légende dorée ce ne fut pas le peuple qui fournit les fonds ?... Ou pas QUE le peuple ?... En tous cas, au moins la deuxième fois, Du Guesclin paya officiellement de ses deniers en revendant pour cela le Duché de Trastamarre que lui avait donné Henri de Trastamarre, roi de Castille (lequel s'empressera de le lui remplacer par la suite par celui de Molina)...
       Etait-ce donc vraiment une rançon ?... Supposons que ce soit autre chose... Un transfert de fonds, oui ! Mais un transfert déguisé sous le prétexte d'une rançon !... Une manière habile, et bien dans la manière de l'homme extrêmement rusé qu'il était, de transférer des fonds vers l'Espagne sans éveiller l'attention sur la réelle nature du transfert... Alors, l'hypothèse d'un "Du Guesclin Grand-Maître du Temple" pourrait bien apporter une toute autre explication !...

        Le "Trésor du Temple" serait-il en Espagne ou ailleurs sur le chemin, hors de la France du XIVe siècle ?... Le Languedoc de cette époque touchait à l'Aragon, dont le Roussillon et la Catalogne dépendaient. 


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  • 1. Quand l'aube point, le ciel s'illumine,
    La rosée brille sur l'aubépine (bis)

    2. De la haie de Trogoff, le grand fort
    Que les Anglais occupent encor..

    3. La rosée brillait sur l'épinaie:
    La face du soleil s'est voilée.

    4. Car ce n'est point de fraîche rosée,
    Mais de sang que l'épine est mouillée.

    5. De sang pur versé par Rogerson,
    Dans ce val, le pire des Saxons.

    II
    6. - O Marguerite, ma chère enfant,
    Vous qu'on sait vive et pleine d'allant,

    7. Il faudra vous lever de bonne heure
    Porter du lait aux
    écobueurs.

    8. - O ma chère mère, croyez-moi,
    A l'écobue ne m'envoyez pas:

    9. Il ne faut pas là-bas m'envoyer.
    Vous donneriez matière à jaser.

    10. Ma soeur aînée, peut-être, pas moi!
    Ou ma petite soeur Franséza.

    11. Petite mère, je vous en prie:
    Rogerson me guette et me poursuit.

    12. - Soyez guettée par qui vous voudrez;
    Puisqu'on vous dit d'aller, vous irez!

    13. Vous vous lèverez avant le jour.
    Si tôt, les seigneurs dorment toujours. -

    III
    14. Marguerite dit le lendemain
    A ses père et mère, le matin;

    15. En prenant son pot empli de lait,
    Marguerite à ses parents disait:

    16. - Adieu, mon père, ma mère adieu,
    Je ne paraîtrai plus à vos yeux.

    17. Ma soeur aînée, je te dis adieu,
    Comme à toi Françoise; à toutes deux. -

    18. Puis elle partit, la brave enfant,
    Le long du bois pour aller au champ

    19. Proprette, sautillante, nus pieds,
    Avec sur sa tête un pot au lait.

    20. Rogerson du haut de son château
    La voit venir de loin, aussitôt.

    21. - Eveille-toi, mon page, debout,
    Viens donc chasser le lièvre avec nous.

    22. Chasser un lièvre aux cheveux blonds
    Qui porte sur la tête un cruchon. -


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  • Ballade sur le trépas de Bertrand Du Guesclin


      Estoc d'oneur et arbres de vaillance,
      Cuer de lyon esprins de hardement,
      La flour des preux et la gloire de France,
      Victorieux et hardi combatant,
      Sage en voz fais et bien entreprenant,
      Souverain homme de guerre,
      Vainqueur de gens et conquereur de terre,
      Le plus vaillant qui onques fust en vie,
      Chascun pour vous doit noir vestir et querre:
      Plourez, plourez, flour de chevalerie.


      O Bretaingne, ploure ton esperance,
      Normandie, fay son entierement,
      Guyenne aussi, et Auvergne or t'avence,
      Et Languedoc, quier lui son mouvement.
      Picardie, Champaigne et Occident
      Doivent pour plourer requerre
      Tragediens, Arethusa requerre
      Qui en eaue fut par plour convertie,
      Afin qu'a touz de sa mort les cuers serre;
      Plourez, plourez, flour de chevalerie.


      Hé! gens d'armes, aiez en remembrance
      Vostre pere, dont vous estiez enfant;
      Le bon Bertran qui tant ot de puissance,
      Qui vous amoit si amoureusement;
      Guesclin est mort; priez devotement
      Qu'il puist paradis conquerre;
      Qui dueil n'en fait et qui ne prie il erre.
      Car du monde est lumiere faillie:
      De tout honeur estoit la droicte serre:
      Plourez, plourez, flour de chevalerie.
     

    Souche d'honneur et arbre de vaillance,
    Coeur de lion plein de hardiesse,
    La fleur des preux et la gloire de France,
    Victorieux et hardi combattant,
    Sage en vos actions et bien entrepenant,
    Souverain homme de guerre,
    Vainqueur de gens et conquérant de terre,
    Le plus vaillant qui jamais fût en vie,
    Chacun pour vous doit se vêtir de noir
    Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie


    O Bretagne, pleure ton espérance,
    Normandie, fais son enterrement,
    Guyenne aussi et Auvergne avance-toi maintenant
    Et Languedoc, recherche ses actions.
    Picardie, Champagne, et Occident
    Doivent pour pleurer aller chercher
    Les Tragédiens, ou la nymphe Aréthuse
    Qui fut convertie en eau par ses pleurs
    Afin qu`à tous de sa mort le coeur se serre;
    Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie


    Hé! homme d'armes, gardez le souvenir
    De votre père, dont vous êtiez l'enfant;
    Le bon Bertrand qui tant eut de puissance,
    Qui vous aimait si amoureusement
    Guesclin est mort, priez dévotement
    Qu'il puisse gagner le paradis;
    Celui qui n'en fait dueil ni ne prie se trompe.
    Car du monde une limière est partie:
    De tout honneur il était la source directe:
    Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.

         

    Eustache Deschamps 
    (v. 1346-v.1406)

       Disciple du grand musicien Guillaume de Machaut et grand innovateur de genres poétiques, Deschamps fait ici l'éloge d'un des grands héros français de la Guerre de Cent Ans, et aussi des grandes valeurs chevaleresques en voie de disparition.


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  • A sa mort, son cœur seul parvint en Bretagne où il fut déposé sous une dalle au couvent des Jacobins à Dinan.

         Son carditaphe du couvent des Jacobins de Dinan fut déplacé : en 1810, la pierre tombale et l’urne contenant le cœur furent transférées dans l’église Saint-Sauveur de Dinan où elles se trouvent encore.

                                


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